L’entrepreneuriat peut paraitre compliqué, couteux et risqué pour un ex-salarié en reconversion professionnelle ou pour toute personne qui souhaite simplement devenir indépendant. Si ces inquiétudes peuvent être allégées lorsque l’on fait le choix de rejoindre un réseau et d’ouvrir une franchise, le futur entrepreneur devra bien mesurer l’impact financier de son projet car toute ouverture de commerce en franchise à un coût. On vous explique tout !
Ouvrir une franchise : les engagements du franchiseur et du franchisé
La franchise est un mode de commercialisation de produits et de services qui repose sur un contrat de collaboration entre deux personnes : le franchiseur et le franchisé.
Elle permet à l’une d’elle (le franchisé) de créer sa propre entreprise et, de se mettre à son compte en bénéficiant de la notoriété d’une enseigne et d’une marque (celle du franchiseur) ainsi que de son savoir-faire expérimenté.
Avant, mais surtout après la signature du contrat, le franchisé bénéficiera d’un accompagnement de la part de son franchiseur tels qu’une formation initiale, des outils spécifiques à l’exploitation de son commerce ainsi qu’une présence régulière tout au long de son contrat.
En échange, le franchisé lui versera une somme forfaitaire, fixe ou proportionnelle de son chiffre d’affaires (de son volume d’achats ou de tout autre indicateur objectif de performance économique). Cette somme prélevée mensuellement ou trimestriellement par le franchiseur est communément nommée royalties ou la redevance d’exploitation / de marque. Elle sert à rémunérer le franchiseur en contrepartie de l’utilisation de sa marque, de la mise à disposition de son manuel opératoire, de son assistance, de sa formation continue (animation de réseau) ainsi que des projets de recherche et développement.
Ouvrir une franchise : Les coûts qui incombent au franchisé
En effet, d’autres coûts sont à prévoir dans le cadre de l’engagement du nouveau franchisé auprès du réseau.
Droits d’entrée et redevances
Tout d’abord, il faudra s’acquitter d’un droit d’entrée ou redevance initiale forfaitaire. Il s’agit d’un montant fixe – payable avant la formation – qui sera réglé en contrepartie de l’exclusivité géographique, de la formation initiale, de l’accompagnement à l’ouverture et du temps passé par le développeur du réseau lors des phases de recrutement et de recherche de l’emplacement. Le droit d’entrée varie en fonction de la taille et de la notoriété du réseau.
Selon une étude, 8% des enseignes réclament moins de 5K€ de droit d’entrée, 20% des enseignes en demandent entre 5K€ et 10K€, 36% des enseignes réclament entre 10K€ et 20K€ et 26% des enseignes en demandent plus de 20K€.
Nous avons évoqué précédemment la redevance d’exploitation (redevance de marque ou royalties) à laquelle il faudra ajouter la redevance de communication destinée aux équipes marketing du réseau pour leur permettre d’augmenter la visibilité de l’enseigne auprès des clients via de l’achat d’espaces, ou autres supports de communication.
Investissements de départ
Il y a en effet d’autres coûts à prendre en compte au moment d’ouvrir une franchise :
- Les travaux d’aménagement: La prise du bail engendre toujours un minimum de travaux à réaliser (en fonction de l’état du local) afin de répondre aux attentes architecturales imposées par le réseau ou par simple soucis de rénovation. Ce coût reste évidemment à la charge du franchisé. Il varie de 500€m2 à +2.500 €m2 en fonction du cahier des charges des enseignes
- Le stock de départ: Il doit aussi être intégré par le futur candidat qui devra être en mesure d’ouvrir son point de vente en possédant un stock initial suffisant qu’il alimentera en fonction des sorties de stocks liées aux ventes. En fonction de la disponibilité des produits et dans certains cas -restauration par exemple- des dates limites de consommation, ce stock initial se situe dans une fourchette comprise entre 3 jours à 60 jours de chiffres d’affaires.
- Il faudra également ajouter le matériel nécessaire à l’exploitation. Parfois, le franchiseur vous recommandera de privilégier les contrats de location plutôt que l’achat (location de machines pour un centre fitness par exemple).
- Le Besoin en Fond de Roulement (BFR) doit apparaître dans votre budget prévisionnel. Cette somme permettra au franchisé de régler tous les frais nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise (salaires, marchandises, dépôt de garantie et loyer…) avant d’encaisser son premier euro de chiffre d’affaires.
L’apport personnel
Nous ne prendrons pas en compte l’apport personnel en tant que cout dans l’ouverture d’une franchise. Ce montant permet au franchisé d’obtenir un emprunt à la banque dans le but de financer sa franchise. L’apport personnel est généralement proportionnel à l’investissement global (environ 30% de cette somme dont les 70% restants seront prêtés par la banque). Le montant de cet apport augmente si votre investissement global est initialement élevé.
L’apport personnel est donc une partie de l’investissement global, et couvre partiellement les droits d’entrée, l’aménagement du local, ainsi que tous les autres frais administratifs liés à la création de la franchise.
Ouvrir une franchise : quel budget prévoir pour se lancer ?
Il n’existe pas de montant standard d’investissement car cela dépend de nombreux paramètres variables. La dernière édition de l’enquête FFF-Banque Populaire, faisait état des proportions d’investissements suivants :
- Moins de 50 000€ dans 14% des cas
- Entre 50 000€ et 100 000€ dans 18% des cas
- Entre 100 000€ et 200 000€ dans 28% des cas
- Entre 200 000€ et 500 000€ dans 30% des cas
- Plus de 500 000€ dans 10% des cas
Il en ressort donc que près de 70% des créations de franchise coûtent plus de 100 000€.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, le futur candidat devra réaliser avec l’aide d’un expert-comptable son budget prévisionnel et son besoin d’investissement. Il sera aidé par le franchiseur qui lui transmettra des ratios constatés dans ses unités pilotes. Il ne pourra cependant pas s’impliquer beaucoup plus dans les conseils liés à son élaboration au risque de s’exposer à une responsabilité de défaut de conseils si le réel constaté sur les premiers bilans du franchisé s’avéraient éloignés du budget prévisionnel sur lequel il -le franchiseur- se serait engagé en transmettant des données chiffrées.
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